Un président des jeunes qui ose, et ca change...

Publié le par Jeunes Pop'





Le "Campus" d'été de l'UMP, c'est d'abord l'intronisation du nouveau président des Jeunes Populaires Benjamin Lancar. Cet étudiant à HEC de 23 ans qui dirigeait jusqu'à présent l'UMP Grandes écoles prend officiellement, vendredi 5 septembre, la suite de Fabien de Sans-Nicolas, qui a atteint la limite d'âge. Quelques minutes avant de prendre la parole en ouverture de ce week-end de trois jours à Royan, le nouveau président des jeunes, très souriant, expose au point.fr ses premières ambitions "révolutionnaires".

Lepoint.fr : Vous répétez dans vos discours que les jeunes qui veulent changer les choses, qui veulent faire la révolution, sont à droite. Que voulez-vous dire par là ?
Benjamin Lancar :
Qu'être révolutionnaire, ce n'est plus être de gauche. C'est être contre les forces de l'immobilisme et du conservatisme. Pour prendre l'exemple de la réforme de l'université, tout le monde était pour, sauf une partie de la gauche et surtout l'UNEF (syndicat étudiant classé à gauche). Nous voulons être une force de propositions. Nous allons user et abuser de notre liberté de ton. Sur un sujet qui nous concerne, nous allons mettre sur la table la question du financement de l'université, de la sélection à l'entrée. Nous réclamons la suppression de la carte universitaire pour que les étudiants du 93 ne soit pas obligés d'aller faire leurs études à Villetaneuse ! Nous voulons que les logements universitaires soient gérés non plus par le CROUS mais par les universités elles-mêmes. Nous voulons changer l'image de l'UMP, de la droite et du centre. Nous allons parler à tous les jeunes et nous allons adopter un point de vue clair sur les questions sociétales, par exemple l'euthanasie et les mères porteuses.

Lepoint.fr : À prendre des propositions trop iconoclastes, ne risquez-vous pas de vous marginaliser comme actuellement le MJS (Mouvement des jeunes socialistes) par rapport au PS ?
B. L. :
Contrairement au MJS, nous ne sommes pas autonomes. Nos militants sont des adhérents UMP avant toute chose. Je l'ai dit à Patrick Devedjian, nous allons prendre le pouvoir à l'UMP. Cela veut dire que nous allons mettre les jeunes devant. Que nous allons faire des propositions, non pour la société de demain mais pour construire la société d'après-demain. Et sans tabous dans les débats d'idée.

Lepoint.fr : De quand date votre engagement à l'UMP ?
B. L. :
J'ai pris ma carte en 2002, lorsque Jean-Marie Le Pen est arrivé au second tour de l'élection présidentielle. C'était effroyable. J'avais 17 ans et j'ai alors participé aux manifestations lycéennes contre ce 21 avril. J'ai ensuite créé en 2005 l'UMP Grandes écoles, qui est devenu la première force de l'UMP chez les étudiants.

Lepoint.fr : Vous êtes étudiant à HEC, soutenu par la direction du parti, ne risquez-vous pas d'apparaître comme le candidat de l'establishement et non celui de la base ?
B. L. :
J'ai beau faire mes études à HEC, je n'étais pas pour autant un candidat déjà installé. Je suis le candidat des jeunes et non celui de la direction. J'ai quand même recueilli 75 % des suffrages ! Vous savez, je suis le fils de parents pieds-noirs rapatriés d'Algérie et de Tunisie. Mon père était plombier. Il a pris des cours du soir. Il est maintenant écrivain. J'incarne une certaine forme de méritocratie, qui est une notion importante du projet des Jeunes populaires.

Lepoint.fr : Vous posez la question des droits d'entrée à l'université et de la sélection des étudiants. Des idées libérales ?
B. L. :
Nous pensons par exemple qu'il n'est pas normal que tous les étudiants touchent les APL (ndlr, aide personnalisée au logement). Nous voulons donner plus à ceux qui ont le moins. Ce qui n'est pas une idée libérale. Je peux vous dire qu'à HEC, la diversité sociale n'existe pas. Aux Jeunes Populaires, nous sommes en faveur de la discrimination positive, même si elle doit être temporaire.

Lepoint.fr : Vous avez fait part de votre volonté de vous rendre dans les banlieues, qui restent souvent méfiantes par rapport aux idées de Nicolas Sarkozy...
B. L. :
J'ai été arbitre de football pendant cinq ans, je suis allé dans les banlieues tous les week-ends. Là-bas, on m'a dit : "On n'en a rien à foutre que tu sois de gauche ou de droite, ce qu'on veut c'est que tu nous parles de notre avenir." Je peux déjà vous dire que nous allons lancer, le 15 septembre, une opération baptisée "Les pépites de la nation". Des pépites en termes de personnes et d'idées. Je vais tenir des permanences dans les banlieues et une commission sera chargée d'écouter et de recueillir les propositions des acteurs des quartiers. En accord avec le Président, nous lui remettrons le 15 décembre un livre blanc qui rassemblera toutes ces propositions. Nous sommes du côté de la jeunesse qui bouge, là où l'on ne nous attend pas.

Lepoint.fr : Que pensent les Jeunes Populaires de la taxation des revenus du capital pour financer le Revenu de solidarité active (RSA) de Martin Hirsch, qui ne fait pas l'unanimité dans le parti ?
B. L. :
Le RSA est une mesure d'exception qui vise à remettre le travail au coeur de la société. Il redonne du sens au "I" de RMI, qui signifie insertion. Il pourrait permettre à 1,6 million de personnes qui touchent le RMI de retrouver un emploi. Dans le contexte économique difficile de la France, il faut pouvoir donner plus de pouvoir d'achat aux travailleurs pauvres. Il faut savoir que seul 50 % des Français seront touchés par la nouvelle taxation du capital, dont 60 % ne payeront pas plus de 20 euros par an. Nous assumons cette mesure, nous sommes des jeunes généreux et solidaires. En ce sens, Nicolas Sarkozy est plus que jamais un président jeune qui porte le changement.

Lepoint.fr : Cela n'empêche pas l'UMP de perdre des adhérents...
B. L. :
Nous étions 350.000 adhérents fin 2007. C'est vrai qu'aujourd'hui nous ne sommes plus que 210.000. Mais attendez la fin de l'année, nous allons créer l'UMP lycée et l'UMP campus. Nous allons regagner du terrain. Après une année de victoire présidentielle, il y a forcément un creux. Nous ne pouvons que rebondir. Ce campus UMP en est la preuve. Il est organisé par des jeunes, pour des jeunes, autour des jeunes.

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